Sunday, March 13, 2016

Encore un peu plus sur les act-outs


Publié en anglais le 7 février 2016

Si je vous disais que le seul fait de respirer est un act-out (une manifestation) vous pourriez vous en moquer, donc laissez-moi vous expliquer. Les act-outs signifient que vous réagissez inconsciemment et symboliquement à un traumatisme passé. Permettez-moi de vous donner un exemple: la respiration superficielle. Quand, à la naissance il n'y a pas eu assez d'oxygène, la mère étant fortement médicamentée et/ou anesthésiée, les médicaments se sont infiltrés dans le bébé pour arrêter la respiration; il a appris à conserver l'oxygène afin de survivre, en respirant superficiellement, il est devenu quelqu'un respirant superficiellement; les personnes qui font cela, pensent que c’est tout naturel de respirer comme ca.

Le fait est que c'est le signe d'un événement qui perdure et qui dirige tout leur système. Quand, l'oxygène diminue pendant la naissance, les vaisseaux sanguins se contractent ou se ferment pour sauver la vie du bébé. Le résultat peut être des migraines chroniques où les vaisseaux sanguins se resserrent, afin d'épargner les suppléments d'oxygène. Ceci arrive aussi lorsque que quelqu'un est inquiet à propos de quelque chose, se sent menacé ou est anxieux.

De là, nous mettons en réserve l'oxygène comme étant un outil de survie. Tout le système est en mode économie d’énergie ; doucement, calmement, étant constamment dans un état de retenu se traduisant par l'économie d'argent, des émotions, de la respiration, de l'expression, etc. En résumé, en n'utilisant pas trop de tout. Quelqu'un peut devenir un économe dans tout : «Je ne peux pas me passer de… autrement je mourrai.» (Originalement…. sans assez d'oxygène ma vie est en danger). Durant toute sa vie son leitmotiv sera : «Ce n'est pas assez….et je dois être certain que j'en aurai assez.» La peur est que je ne peux pas  continuer sans (sans l’oxygène dont j'ai besoin)  ou je mourrai. Si j’économise, je ne serai pas en danger; j'en aurai assez. Si j'en ai assez, je ne mourrai pas. Cela semble exagéré et pourtant de nombreux patients en témoignent.

Dans un autre cas, le patient en souvenir du passé, économise assez d'énergie pour accomplir les tâches minimales. Il évite de se surmener (comme originalement). Il achète seulement le strict nécessaire. Il voyage avec peu, pour ne pas être surchargé. Une valise trop lourde est une source d'anxiété parce qu'il craint de manquer d'énergie pour traîner les bagages. Toute sa vie tourne autour de cette formule, « Si je dépense trop, je mourrai». Ceci est la manifestation symbolique du trauma original. Respirer trop peut me faire mourir, donc je dois éviter les exercices trop demandant. Il préfère une vie simple, avec peu d'inquiétudes matérielles pour ne pas se sentir dépassé. Le moins il a, le moins il a à s'occuper, le moins d'énergie il utilise. Cette personne aime quand les autres prennent le devant, ainsi elle n'a pas à s'occuper de rien, elle peut économiser.
Ce que nous avons ici sont des modes différents de comportement  pour une empreinte à peu près semblable…un manque d'oxygène durant la gestation et à la naissance. Les circonstances de la vie ajoutent des options, mais le comportement en général a un seul motif.

Un type extrême de ceci est la plongée libre : l'idée est de plonger le plus profondément dans l'océan en retenant son souffle, jusqu'à ce que quelqu'un le fasse le plus longtemps possible et devienne le champion. Et croyez-le ou non, on donne des médailles pour cela. Excepté que cela est très dangereux, et justement quelqu'un s'est noyé, la semaine dernière en l'essayant. Sans oxygène du tout, les experts peuvent tenir quelques minutes sans respirer. L'idée inconsciente est de reconstituer le trauma ancien, approchant la mort et essayant de survivre. Il semble que plus on approche des limites de la mort, plus on l'applaudit. C'est l'ancien trauma vécu à l'inverse. J'ignore qui a inventé cette folie ? Mais quelqu'un y est attiré, parce que c'est la forme symbolique de revivre ce moment. S'approcher de la mort et vivre finalement. C'est le paradigme, le leitmotiv appelé «sport». Ici nous avons des act-outs différents pour à peu près  la même empreinte. L'un la saisit et l'autre la fuit. L'un se jette devant  pour s'écraser dans son empreinte et la surmonter, l'autre l'évite à tout prix. Dans tous les cas, cela envahit chaque aspect de l'être. Les casse-cous le trouvent et le pourchassent, pendant que les phobiques regardent ailleurs. Est-ce que les plongeurs libres sont des casse-cous ? Je parierais que oui, mais non, je ne parie pas.

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