Wednesday, May 25, 2016

Encore sur les act out (1/2)


Publie en anglais le 4 mars 2016

Ce que je vous décris ici est une supposition, non prouvée, mais j'ai assez vu de cas de cancer pour en avoir une idée. Ma conviction est que le trauma qui a causé le cancer peut autant aider à le guérir. Il y a une mémoire incrustée profondément dans le cerveau; elle est assez puissante pour ravager le cerveau, parce qu’elle est en première ligne, dans le tronc cérébral, où sont générés les ressentis. Si on peut enlever le trauma, et de nouvelles recherches sur la méthylation nous indiquent que c'est possible, nous pouvons donc agir sur le cancer. La rareté de cancer chez nos patients à long terme est une confirmation de ce que je crois. Ces ressentis qu'on ne peut croire à moins de les voir, peuvent altérer les trajectoires biologique et génétique du système pour changer les structures cellulaires. J'ai longtemps cru à la possibilité de cancer du sein chez des femmes à petites poitrines, non pour cette raison, mais peut-être parce que leur destinée génétique pour une grosse poitrine, était bloquée et détournée. Il y a alors, une pression constante de notre propre destinée qui ne peut pas remplir son objectif biologique. C'est une poussée vers la normale, un système intact. L'impulsion biologique vers la normalité est toujours présente.

La biologie est la destinée, comme on dit. Je préfère que l'épigénétique le soit, c'est beaucoup plus exact. Cela met sérieusement de côté la destinée génétique, la replace par un nouveau système biologique, et peut-être un qui peut être hérité. Par définition, ce système est défectueux parce qu'il se développe sur une base endommagée.

Voici ce que les patients disent de leur act out :
« Je crois qu'il y a peut-être quelque chose de rattaché à cela…
Je suis sûrement quelqu'un qui respire superficiellement — je l'ai toujours été — et je ressens le besoin de garder mes émotions, je dirais.

Tout ce que je sais, c'est que ma mère a reçu" du gaz avec de l'air," (NOX oxyde nitreux avec de l'air) quand elle a accouché de moi. Je doute que cela ait été traumatique pour moi en tant que fœtus essayant de sortir, mais j'aimerais connaître s'il y a un avis contraire.
Ceci dit, je crois que la respiration est capitale pour notre vie et reflète nos premières expériences. »
« J'ai vécu ensuite la thérapie primale pour me délivrer de toute cette tension.
Je me souviens d'une classe de danse où j'allai après ma thérapie primale, et le professeur ne me reconnut pas parce que mes mouvements furent soudainement et sans explication, libérés de toute tension et pleinement présents. En plus je dansais non pas pour gagner son affection, mais pour le plaisir de ressentir.

Le primal est la forme de danse la plus vraie et la plus thérapeutique.
Beaucoup de classes de danses et de gestes sont données par des professeurs manifestant leurs besoins sur leurs étudiants. Comment peuvent-ils ne pas le faire ? C'est surtout triste quand cela arrive à des enfants».

Notre façon de respirer dépend de nos mémoires physiques et mentales.
Ma respiration, je l'ai souvent mentionné dans mes blogs, était profondément agitée/affectée neurologiquement /embarrassée venant d'un trauma de naissance prolongée, causé par ma mère. J'étais pris dans le col de l'utérus pendant 48 heures. Donc, plusieurs de mes acts outs ainsi que les expériences de traitements thérapeutiques, se sont centrés sur ma respiration.
Pendant plusieurs années, il y eut une séquence répétée, durant mes primals de naissance, où je tombais dans une profonde anesthésie. Graduellement, ceci s'est aggravé par une violente hyperventilation, et soudainement, je ne respirais plus. Cette condition persista longtemps et je m'étouffais désespérément pour trouver de l'air, sans succès. Tout à coup, j'abandonnai et sentis que je me noyais et mourais. La conscience me revint faiblement et lentement. J'avais vécu un primal au lieu d'une crise épileptique. La sensation d'une pression anesthésiante relâcha lentement. J'ai expérimenté un soulagement total et une libération, physiquement d'abord et peu après émotionnellement. Ma respiration était relax et parasympathique.

Durant plus de 20 ans, j'ai fait, chaque matin, des pompes (push ups) (2x125) sur le bout de mes doigts avec mes pieds sur une table (ma façon de plonger en liberté). Durant chacune des 2 séances de pompes je retenais ma respiration. En plus du Carbamazepine (Tegrotol), ces façons de faire étaient mes moyens de soutenir mon ego et de réduire l'anxiété due à mes problèmes, spécialement la menace de l'épilepsie. J'utilisais mes muscles abdominaux en combinaison avec mes pompes pour déplacer l'anxiété et la tension associées à une carrière stressante et exigeante. Cette protection rattachée à ma respiration, que j'avais développée depuis plusieurs années avec beaucoup de volonté et de discipline, était certainement la principale raison pour laquelle mes 2 années au centre de thérapie primale à Los Angeles, n'apporta pas de résultats visibles rapidement.

OK, je comprends, ça aide. C'est pourquoi beaucoup d'entre nous sont fanatiques de films d'horreur. Nous allons au cinéma, préparés à être terrifiés (aussi près de la terreur d'un premier primal) puis nous regardons horrifiés; puis nous fuyons en toute sécurité. Puis sans bouger, nous crions et hurlons, relâchant une partie émotionnelle de l'empreinte originale. Nous réveillons ainsi les démons du primal, avec impunité. Pour quelques uns, cela devient une obsession. Aah. Quel soulagement. La terreur est l'attraction. Cela nous attire parce que nous pouvons retourner à cette terreur originale pour ainsi parler sans la terreur. Nous savons que nous serons en sécurité après. Nous plongeons dans le trauma de la naissance sans blessure, seulement dans le ressenti. Parce le contenu original manque, la terrible terreur impliquée n'en fait pas partie. Symboliquement, c'est terminé. Écoutez ! Les sentiments nous y ramènent. Cela signifie que beaucoup d'obsessions et de contraintes sont en nous à cause de l'empreinte. Ça nous rend joueurs et mangeurs compulsifs, et incitent à beaucoup de comportements névrotiques. Si nous vivons toujours dans la terreur et ne le savons pas, nous n'essaierons rien, n'en sortirons pas, et ne ferons rien de nouveau.  Nous n'approcherons pas un étranger et ne lui parlerons pas. Cela prendra une éternité avant de prendre des décisions, tellement nous avons peur de faire des erreurs. La peur mène notre vie. Nous devenons des perdants, parce que nous ne saisirons pas les opportunités, resterons en arrière, et en présence d’étrangers nous agirons comme un enfant qui se tient caché dans les jupes de sa mère. Nous avons toujours besoin d'être supportés en tout temps, maintenant nous savons pourquoi.
Cela donne une nouvelle perspective sur les sports dangereux, comme les courses d'autos. La foule cherche des accidents pour ajouter de l'excitation à quelque chose qui va mal (revivre une agonie). Mais souvent il n'y a pas de décès ou de blessures graves, et nous relaxons. C'est la ressemblance qui se répète de plus en plus.

Je ne veux pas oublier ce qui se passe à l'intérieur. Il y a ceux qui, depuis l'enfance, retiennent leur respiration quand ils sont anxieux ou surpris. D'autres encore, qui ne peuvent reprendre leur souffle quand ils sont inquiets. Il y a aussi les asthmatiques qui ont souvent des problèmes respiratoires et ne peuvent rattraper leur souffle. Spécialement ceux qui deviennent essoufflés quand ils sont anxieux et doivent s'allonger. Les permutations sont sans fin et toujours à propos de respirer et non respirer. Ce sont souvent les minimalistes qui font des provisions et n'achètent jamais en trop grosse quantité, économisent et économisent…au cas où. En revivant nos expériences à la longue, nous corrigeons ce qui se passe dans les act-in et les act-out contre la même empreinte.
De nouveau, il faut retourner en arrière et revivre exactement le même trauma. On ne peut faire autrement. Ce n'est jamais vécu entièrement au début; quand la douleur devient trop énorme à supporter, la répression rend le tout inaccessible.

Quelqu'un a–t-il déjà remarqué que lorsque que les gens sont stupéfiés, ils mettent leurs mains sur leur bouche ? Ce n'est pas un accident, ce n'est que le fait de retenir leur respiration, un retour au modèle initial. Quand, au tout début, nous avons arrêté de respirer comme la mort approchait, ceci devint notre modèle pour nos réactions futures.

Ce qui se passe à l'intérieur résulte du fait de n'avoir eu aucune chance d'agir contre le choc d'être coincé, incapable de sortir de l'utérus. Les réactions se développent à l'intérieur, et deviennent les façons de faire. Elles laissent un prototype de réponses physiologiques dans certaines maladies comme l'asthme. Beaucoup dépend de la façon dont se passe la naissance et de certaines faiblesses du système. Un manque d'oxygène à la naissance et même avant, amène les vaisseaux sanguins à se contracter pour garder des réserves. Les migraines en sont des exemples et le traitement pour y pallier est…? Deviner quoi ? L'oxygène.

Souvent le leitmotiv peut être, « Il manque quelque chose mais je ne sais pas quoi. Je devrais manger ou travailler plus ». « Je vais essayer de combler un vide que je ne connais même pas ». Il y a sûrement quelque chose qui manque, et quand les patients retournent dans le cerveau profond, ils savent ce qui manque, et l'obsession avec la nourriture ou l'argent arrête.

Voici un cas récent d'obsessions et de respiration superficielle. Une dame âgée de plus de 60 ans eut un primal de naissance. Les signes avant-coureurs, étaient une dangereuse haute pression et un pouls accéléré. (190/101….pouls à 97) Elle devait souvent prendre des médicaments pour sa tension artérielle afin d'abaisser ses signes vitaux. Ce qu'elle découvrit en revivant sa naissance, était que son empreinte d'anoxie remontait et provoquait la hausse de ses signes vitaux. Elle sentait que sa mémoire voulait s'éveiller. Évidemment sa respiration était superficielle. Après avoir revécu sa naissance, ses signes vitaux furent repris : 149/25 et le pouls à 64, une grande amélioration, mais pas encore dans la normalité. Ce n'était pas les pilules qui auraient pu la normaliser; c'était le ressenti et la renaissance. Auparavant, elle vivait sa douleur, mais ne remontait jamais jusqu'à l'empreinte. Quelquefois, durant la fin des stades du primal, elle pouvait recommencer à respirer profondément et plus normalement. Elle cherchait son air; avant, elle abandonnait. Tôt, elle s'adonna à la marche afin de pouvoir respirer profondément et avoir de l'air. Cela devint une obsession ; marcher de plus en plus, jusqu'à ce que ses genoux lâchent. Elle avait eu un cancer avant. Le médecin lui dit de faire attention pour les 5 prochaines années, afin d'être considérée hors de danger. Maintenant elle sait pourquoi : l'empreinte est toujours là à faire des dommages.

Qui aurait pu penser qu'une sérieuse empreinte de manque d'oxygène aurait pu donner un cancer plusieurs décennies plus tard ? Les pilules enlèvent la douleur mais ne règlent jamais la cause. Cela reste bien caché. Le manque d'oxygène demeure en nous et nous tourmente tout le temps. Cela fait aussi des dommages silencieusement. On ne connaîtra jamais la vérité à moins de retourner dans notre histoire là où sont les dommages. Seulement à ce moment, nous apprenons que la simple vérité est révolutionnaire.