Tuesday, March 31, 2015

Les Act-Outs Sont Bizarres


Pendant des années, j’étais attiré par les histoires de crimes dans les journaux. On pourrait ne pas considérer cela comme un act-out*, de même que tant d’autres petits act-outs. Me rendre compte que c’en était un m’a aide à comprendre les plus importants, ceux qui peuvent faire du mal aux autres.

Derrière chaque act-out, se trouve presque toujours un sentiment caché. Et plus l’act-out est compulsif ou obssessif, plus le sentiment caché est fort, et plus il est ancien. C’est en analysant l’act-out que l’on peut en comprendre l’origine et à quel niveau il se situe dans le cerveau. Par exemple pour la rage, il s’agit de notre tronc cérébral, première ligne. C’est également vrai pour d’autres sentiments ou sensations de première ligne : la terreur (pas la peur) ; la fureur (pas l’agacement) ; le désespoir suicidaire (pas la passivité).

En fait, je ne me rendais pas compte que j’étais dans l’act-out et même ce qu’était un act-out. C’est seulement lorsque j’ai ressenti le sentiment qui se cachait derrière que j’ai compris. Et quel était ce sentiment ? Je voulais la justice. Je voulais que le coupable soit trouvé, jugé et puni. En fait je rejouais ainsi les sentiments qui se jouaient chez moi. On me disait de faire des choses qui n’avaient aucun sens, j’étais puni pour des choses sur lesquelles je n’avais aucun contrôle. On me culpabilisait  pour la moindre transgression. J’avais toujours peur de faire une erreur. Je cherchais une rédemption. C’est aussi pour ca que j’ai eu un primal en voyant une vidéo qui montrait une dame qui avait élevé un lion et qui est revenu le voir après 5 ans ; le lion la reconnu et la serrait, l’embrassait. Moi j’ai attendu des années pour que quelqu’un me dise qu’il m’aimait. Que tout était pardonné et que je n’étais pas si mauvais après tout. Et dans mes primals je criais « Dis moi que je suis bon, s’il te plait ! » Les parents qui n’ont eux mêmes pas été aimés et appréciés recherchent eux aussi la même chose. Avant de pouvoir dire à quelqu’un qu’il est bon, il faut se l’être entendu dire à soi même. Sinon on ne peut pas le dire.
Beaucoup d’act-outs sont dans le domaine sexuel, et ce même sentiment de désir de justice peut être transposé dans la sexualité. Vouloir se venger ; chercher la justice. Quelqu’un peut vouloir dominer son partenaire sexuel afin de revivre ce qu’il lui est arrivé. Ce revécu est une tentative de résolution. C’est aussi un moyen de se rattraper.

Une femme avait toujours besoin qu’on lui donne des fessées pendant l’acte sexuel. Qu’est ce que cela voulait dire ? Son père lui baissait la culotte pour lui donner une fessée. Ce contact avec la peau nue était ce dont elle avait le plus besoin, et elle l’obtenait lors de ces punitions. Elle était obsédée par les fessées, et en avait besoin pour atteindre l’orgasme. Vous vous rendez compte ! Au lieu du plaisir qui mène à l’apogée, c’était la douleur. Si on regarde en profondeur derrière les act-outs, nous trouvons la souffrance.

On constate que les sentiments se cristallisent ensemble et produisent un comportement spécifique qui symbolise ces sentiments. Si quelqu’un est puni à longueur d’années, cette personne va certainement rechercher la justice. Ces mêmes sentiments peuvent produire une migraine ou une hypertension artérielle. Une fois qu’ils dépassent les limites de la répression pour contenir le sentiment, ce sont les act-outs et aussi les act-ins qui entrent en jeu. Il y a de nombreux facteurs : une vulnérabilité de certains organes… une tendance aux allergies par exemple. Ou une histoire prénatale qui force les act-ins. Un fétus bloqué qui est dominé par le système parasympathique. Son modus operandi est d’être répressif et non pas expressif. J’ai écris un livre à ce sujet : Empreintes. C’est un concept compliqué. Tout dépend de la façon dont l’empreinte a été établie.



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Un act-out est un comportement qui permet d’exprimer un sentiment que la personne ne peut exprimer directement ou autrement. Au lieu de dire à son patron “Je suis en colère”, la personne s’énerve au volant, ou passe des heures  à la gym. L’Act-out aide à faire baisser la tension interne. On peut aussi le traduire pas « déjouement symbolique».