Monday, June 6, 2016

L'épigénétique et la thérapie primale : la guérison de la névrose (19/20)

Article publié en anglais le 9 mars 2016

Conclusion :
Sans une théorie de la douleur, comment pouvons-nous accéder à l'origine du cancer, des maladies cardiaques, des migraines, et de l'hypertension artérielle ? Si nous n'avons aucune connaissance du trauma du tronc cérébral, nous ne le comprendrons jamais. Sans cette théorie, nous ne pouvons pas suivre les avancées de la science psychologique et du cerveau.

Dans notre thérapie je crois que nous pouvons annuler l’empreinte en partie, mais plus elle est précoce et profonde, plus il est difficile de l’inverser. Une fois que les cellules sont imprégnées, souvent elles ne peuvent pas être changées facilement; leur identité demeure inaltérable. C'est parce que l'empreinte est dure comme de la pierre, gravée dans les cellules microscopiques, et ne perd pas son identité facilement. L'évolution des gènes a pris une autre direction. L'épigénétique règne, c'est critique; l'expérience ne peut la changer. C'est pourquoi nous ne pouvons pas espérer que la névrose disparaisse ou exhorter le névrotique à changer; le supplier et le solliciter n'est pas la bonne façon. Il n'y a aucun moyen possible de sortir de la réalité biologique de la période critique, du temps et de l'espace où l'amour doit être reçu, ou devient une empreinte pour toujours.

J'ai écrit à propos de l'irréversibilité d'un trauma précoce, de la gestation et de la naissance. Le pire scénario est une naissance traumatisante suivie plus tard, d'une enfance dépourvue d'amour. Cette combinaison peut expliquer les échecs d'une personne. Cela crée des problèmes émotionnels insurmontables. Mais il peut y avoir de l'espoir. Un certain niveau de traumas in utéro et à la naissance peut être réduit par des facteurs atténuants, à savoir beaucoup d'amour pendant l'enfance. Les empreintes traumatiques ne sont jamais effacées, mais cela les tient à distance. Je crois qu'une enfance heureuse peut en partie bloquer les effets de la douleur précoce de première ligne. Les dommages aux reins, durant la gestation, ne seront pas annulés par un amour tardif, mais les dommages ne deviendront pas de sérieux symptômes. Les traumas très précoces ne sont jamais modifiés ou adoucis par un amour tardif, ni apaisés par des câlins ou des baisers mais ils n'atteignent pas le niveau supérieur qu'ils auraient eu s'il n'y avait pas eu cet amour précoce. Soyons clair ; l'amour durant ou près du temps d'empreinte de la fenêtre sensorielle (quand les besoins sont importants) peut réduire la douleur. Par exemple, après une naissance épouvantable, beaucoup de caresses et de baisers peuvent minimiser les dommages. Six ans plus tard les mêmes câlins, n'auront pas les mêmes effets. C'est pourquoi lorsqu'un père quitte la maison pendant des années et revient, il ne sera pas bien accueilli. La douleur s'est installée et a beaucoup agi sur l'enfant. L'enfant veut bien aimer, mais la douleur l'en empêche.

Comme nous l'avons vu, une mère nerveuse prédispose son enfant à la peur, tout comme une mère dépressive laisse une base dépressive à son enfant. L’extériorisation dépendra des évènements ultérieurs et des traumas. Personnellement, je crois que beaucoup d'amour et un environnement sain chez un très jeune enfant, peuvent atténuer ces effets nuisibles. Dans les faits, les bébés prématurés qui ont été très câlinés et embrassés, retournent à la maison plus tôt que ceux qui ne l'ont pas été. Ces baisers tôt dans la vie, comptent beaucoup et aident à former la personnalité : une personne chaleureuse et aimante plutôt qu’une personne distante. C'est spécialement vrai pour ces bébés qui ont été pris en institution. Ils ont tellement besoin d'amour et de réconfort tôt dans la vie. S'ils ne l'obtiennent pas, la situation peut devenir irréversible ; il y a un moment où l'amour ne fait plus de différence. Le mal est fait et bien ancré. C'est l'étude que nous ferons ultérieurement. Y a-t-il un moment dans le temps où l'amour ne peut plus réparer les dommages ?