Saturday, May 9, 2015

Une vie aride, stérile


Je vais être un peu égocentrique et utiliser ma vie comme exemple de ce qui peut mal se passer dans une vie. Je me suis toujours demandé comment il était possible qu’un enfant puisse vivre pendant 20 ans avec ses parents et ne jamais être touché, embrassé ou serré dans les bras une seule fois. Même par accident. Comment est-ce possible qu’un parent ne prenne jamais son enfant dans ses bras ? Moi je sais. C’était ma vie. Jamais un mot gentil. Et c’est ce qui m’a conduit à chercher la reconnaissance partout ailleurs et à tout faire pour en obtenir ne serait-ce qu’un peu. Mon père ne pouvait rien exprimer. Ni en bien ni en mal. Son juron préféré était : «What the Sam Hill* ! »  C’est ce qui arrive aux enfants de parents dont les néocortex ne sont pas guidés par le cerveau des sentiments. Aucune pensée n’est issue d’un sentiment, et donc aucun sentiment n’est jamais exprimé. Tout est le fruit du néocortex. Et c’est pourquoi plus tard, on part chez le thérapeute cognitiviste comportementaliste pour comprendre. Et là-bas, on ne trouve pas de solution. Parce que là-bas non plus, personne ne s’occupe des sentiments, des passions. On s’occupe de cerveaux désincarnés qui ne peuvent atteindre le niveau des sentiments parce que des répressions profondes bloquent le passage. Le résultat : des kyrielles de professionnels qui concoctent des théories et des thérapies intellectuelles : « J’ai mon marteau et bon gré mal gré, je vais l’utiliser sur la tête de mes patients, quel que soit leur problème». Des théories qui viennent du haut, qui ne se mêlent pas de ce qui se passe en bas et où les sentiments ne sont pas pris en compte. La théorie et la thérapie restent vides. Et dans ce monde aride et stérile, il y a un père qui un jour a pris mon chien préféré dans sa voiture, l’a abandonné seul dans une rue, et est rentré à la maison.

Donc pourquoi un psy doit il s’intéresser au cerveau profond ? Ah, moi je sais pourquoi. Parce que c’est le tronc cérébral et le cerveau limbique qui guident la plupart de nos comportements. On ne peut pas comprendre la psychologie de l’être humain sans eux. Et comme la plupart des patients choisissent un thérapeute avec qui ils sentent une affinité, l’intellectuel va choisir un érudit ; et l’aide n’arrivera jamais. Le patient rêveur type « laissez faire » choisira un thérapeute ésotérique qui n’aura de thérapeute que le nom. Dans le premier cas, le patient aura droit à des études de cas, des statistiques et des méthodes non scientifiques et dans le deuxième, un Voodoo tout aussi non scientifique où tout est permis. Ce qu’ils n’obtiendront pas c’est la guérison.

Les patients renforcent ainsi leur névrose.

Les patients peuvent être aidés, et ca fait d’ailleurs des années que ca s’appelle « aide », comme si il n’y avait pas espoir de guérison. Il faut avoir accès à ses sentiments pour pouvoir être sensible, pour s’intéresser et s’impliquer, pour être perceptif et judicieux. Et ca s’apprend en faisant une thérapie basée sur les émotions, ou mieux encore, en grandissant dans l’amour.

Je ne dis pas que les psys doivent connaitre la paléontologie ou avoir un diplôme en anthropologie. Non, simplement une connaissance des niveaux de fonctionnement du cerveau. Ne nous laissons pas piéger par une bande étroite de cortex qui peut nous laisser penser que penser est le sine qua non.

Sans être un expert en histoire, on peut imaginer les animaux qui ont vécu il y a plusieurs millions d’années. Un thérapeute doit comprendre le cerveau qui se trouve logé au plus profond et doit reconnaître son influence sur nos pensées, nos réactions, nos sentiments et notre comportement. Il doit être un passionné de science pour comprendre comment l’évolution nous a transporté jusqu'à aujourd’hui. Et par dessus tout, il doit comprendre la notion de résonance :
Il existe une piste neuronal/chimique qui laisse des traces sur nos gènes. Nous devons suivre cette piste pour comprendre comment ces traces ont évolué; pour se rendre compte que nous avons toujours eu un système d’alarme, mais dont nous n’entendons plus le message et ne percevons plus le danger. Ce danger reste séquestré et caché à notre conscience. Notre corps ne peut pour autant éteindre l’alarme, nous laissant anxieux sans que nous puissions comprendre pourquoi. Un état d’anxiété est en réalité un état de terreur. Mais au cours des millénaires, le niveau supérieur s’est tellement distancé du tronc cérébral où se situe la terreur, que même son nom a changé et nous la nommons d’un nom batard; terreur a été rebaptisée anxiété. Mais une rose, même rebaptisée, reste une rose…(« But a rose by any other name… » Shakespeare)

Quel gâchis: Nous restons livrés à nous même sans l’aide dont nous aurions besoin. Supposons que, par hasard, vous choisissiez la thérapie primale. Vous avez vécu en souffrance pendant des années à cause de ce que vos parents ont fait. Le plus souvent cette souffrance est réprimée et vous vivez votre vie. Tout d’abord il faut savoir que de nombreuses thérapies émotionnelles sont conduites par des gens qui n’ont pas vraiment accès à leurs propres émotions. Et leur thérapie n’est pas sérieuse. Une thérapie primale telle que nous la pratiquons inverse l’histoire car ressentir l’histoire la défait. Pour le confirmer, nous allons d’ailleurs embarquer dans une recherche qui démontrera que notre thérapie peut défaire l’histoire en y retournant, nous permettant ainsi de renaitre. Nous allons examiner les traces de méthyl sur nos gènes et observer leur densité et leur vulnérabilité au changement. Nous espérons quantifier ainsi le volume de souffrance et le volume de résolution qu’apporte notre thérapie. Nous défaire de notre souffrance vaut bien les frais d’admission. C’est miraculeux, mais ce n’est pas un miracle.

Ca me semble toujours incroyable de penser que nous avons en nous des structures qui nous viennent de créatures qui existaient il y a des millions d’années.  Et encore plus de constater la puissance de ces forces anciennes qui continuent de nous influencer, qui nous rendent compulsifs ou obsessifs, qui échappent à notre contrôle et commettent des crimes qui reflètent ces époques de rage et de terreur.

Je vais vous donner un exemple tragique. Un de mes collègues aujourd’hui m’a envoyé un article avec des photos de fétus dont les mères fumaient pendant qu’elles étaient enceintes. Elles n’avaient aucune idée du mal qu’elles faisaient à leur bébé. Nous devons éduquer tous les jeunes qui voudraient avoir un bébé un jour : ne prenez rien qui puisse faire du mal à votre bébé, ne buvez pas d’alcool, pas une seule cigarette, pas d’anti douleur ou de tranquillisant. Car son système cervical, sa biologie peut se trouver affecter à vie. Il ne pourra pas s’en remettre.



Ce sont des photos d’échographie de fétus (De l’université de Durham et Lancaster en GB) (http://www.huffingtonpost.com/2015/03/24/smoking-while-pregnant-_n_6930678.html).


Elles parlent d’elles mêmes. Elles montrent comment, à tout moment, ce qu’ingère la mère peut être nocif pour le bébé. Ces échographies, prises à 24 et 36 semaines montrent un mouvement de la bouche plus important que la normale. Les fétus semblent soulever les bras comme pour se protéger, mais en vain. Ils souffrent ! La nicotine de la cigarette de la mère peut changer le système nerveux central du bébé ainsi que certaines fonctions cérébrales. Ces bébés souffrent et commencent leur vie dans la douleur. Cette empreinte de douleur va les changer pour le restant de leur vie. Leur système est défectueux dès le départ. Comment une mère sensible peut elle infliger ca à son enfant ? Et comment un thérapeute peut ignorer ces fenêtres critiques et espérer conduire une psychothérapie efficace ?

*Une expression d’argot qui signifie quelque chose comme “C’est quoi ces conneries?”


2 comments:

  1. Chère Arthur Janov tu nous as montre' le chemin ou plutôt tu as montre' le chemin a suivre a notre système;notre organisme .. pour se libérer des traitements nocifs intériorises ...pour retrouver son équilibre premier naturel,normal,optimal ..sur lequel il marche et fonctionne a merveille..
    Depuis des temps immémoriaux on cherche ..on recherche inconsciemment et consciemment parfois a retrouver l’équilibre (biologique) de la sante' perdue (on cherche plutôt a sortir des sentiments de mal-être et malaise indéfinissable!) a cause des peripeties produites et arrivées dans nos vies et sur notre chemin..
    Ce chemin que tu as découvert (la therapie primal) et que tu as montre' et démontré' avec ton style personnel nous va a merveille..
    Le chemin du retour ; back to life , back to reality , back to home...
    Apres qu'il y'a eu une fois dans l'histoire de l’humanité' l'essai de réalisation concrète d'une maison pour le coeur par Bruno Bettelheim (essai de réalisation d'un milieu thérapeutique total; dont nos hôpitaux psychiatrique ont beaucoup a s'en inspirer pour y humaniser la qualité' de vie des pensionnaires) Tu es venu et tu as réalisé' le retour concret au coeur de l'Homme ...
    Si on veut allé' réellement bien on a qu'a suivre le chemin que tu nous as montre' l'existence ...
    La ruée vers l'or a déjà eu lieu ..le vrai or humain est son coeur ..et je crois que beaucoup de gens voudront faire cette therapie. God bless Arthur Janov

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